
Verbes de pensée et de parole
avoir (avoir tout faux)
censé
certifier conforme
considérer comme
constater
craindre
croire
déclarer
dénoncer pour ce qu'il est
dire
donner favori
espérer (je l'espère honnête)
estimer
imaginer
juger
penser
porter disparu
préférer saignant
présumer
prétendre
prendre pour
se reconnaître coupable
reconnaître pour ce qu'il est
ressentir comme
s'affirmer
s'avouer
savoir (je le savais intéressé)
se savoir (se savoir responsable)
sentir
se sentir dans son assiette
se sentir la tête lourde
signaler manquant
souhaiter lointain
supposer
taxer de
tenir pour
trouver raisonnable de faire
voir
vouloir son petit déjeuner à huit heures
se vouloir rassurant
Croire
il se croit lundi
j'ai cru bon de
je le croyais sans scrupules
je te croyais en Italie
on se croirait revenus aux temps de
Trouver
comment trouvez-vous ça ?
je trouve agréable ce restaurant
je trouve bon ce vin
je trouve ce vin bon
je trouve curieux de procéder de cette façon
je trouve plus raisonnable de partir
se trouver maigri

Verbes de découverte
choisir les tomates bien mûres
il l'a surprise au bain
il la revit, occupée à soigner des blessés
je l'ai adopté jeune
je l'ai connu tout jeune
je l'ai découvert cassé
je l'ai découvert vide
je l'ai rencontré tout jeune
je l'ai trouvé cassé
je l'ai trouvé en train de pleurer
je l'ai trouvé vide
l'apercevoir en train de
la guerre l'a surpris en Allemagne
le reconnaître, enfant, sur la photo
le retrouver malade
le retrouver mort
le retrouver sain et sauf
le retrouver vieilli
le trouver assis
le trouver couché
le trouver dans un état lamentable
le trouver debout
le trouver en train de
le trouver mort
on l'a découvert à moitié mort
se retrouver seul en prison / dans le fossé
En paraphrasant les compléments prédicatifs de ces exemples par des subordonnées, on se rend compte que la construction prédicative de découverte est une façade commune derrière laquelle se cachent plusieurs types de subordonnée. La prédication est concise, mais elle neutralise.
je l'ai connu tout jeune devient
je l'ai connu quand il était tout jeune
je l'ai découvert vide devient
je l'ai découvert à l'état vide
je l'ai trouvé en train de pleurer devient
je l'ai trouvé qui était en train de pleurer

Verbes d'apparence

Verbes divers
compter pour du beurre
faire BCBG
faire très professeur
paraître
passer pour
passer inaperçu
poser à (se donner l'air de)
réputer (vieilli)
s'annoncer
s'avérer
se montrer bienveillant
se révéler d'une assurance totale
se trouver compliqué du fait que
s'en trouver perturbé
sembler
sonner faux
Sembler
Avoir l'air
Avoir l'air n'est pas construit de la même manière que sembler et paraître.
Air - nom banal
Air est un nom banal signifiant manière, expression.
air calme
air décidé
air dégoûté
air distingué
air entendu
air fâché
air intelligent
air perplexe
air prétentieux
air résolu
air triste
les uns avaient l'air sombre et rechigné, les autres un air folâtre et malin (Baudelaire)

[
avoir l'air d'un * nom]
Avoir entre dans le syntagme [avoir l'air d'un * nom]. C'est une locution verbale banale qui exprime l'apparence.
ça a l'air d'un mensonge
cette maison à l'air d'un taudis
il a l'air d'un clochard

[
avoir l'air de * infinitif]
Ce n'est pas la montée sujet-sujet cognitive qui produit la construction [avoir l'air de * infinitif]. Dans la proposition Pierre a l'air d'avoir perdu la boussole, avoir perdu la boussole est une subordonnée complément prépositionnel régie par air. Le sujet de la subordonnée est corrélé avec le sujet de la superordonnée.
La position de sujet de avoir l'air peut être occupée par un sujet impersonnel : il a l'air de pleuvoir. En revanche, un sujet postiche serait mal à l'aise dans la même position : ??il a l'air d'être arrivé beaucoup de monde.

[
avoir l'air * adjectif] - l'adjectif est masculin (accordé avec
air)
Air est un nom banal qui signifie expression, manière. Avoir l'air intelligent signifie avoir une expression intelligente.
elle a l'air hautain, mais le cœur compatissant
la ville a l'air tout à la fois animé et désœuvré d'un dimanche (Tharaud)

[
avoir l'air * adjectif] - l'adjectif est accordé avec le sujet
La proposition elle a l'air intelligente a la forme sous-jacente elle a l'air d'être intelligente. La proposition elles avançaient l'air distraites a la forme sous-jacente elle avançaient qui avaient l'air d'être distraites. Autres exemples : tu n'as pas l'air très heureuse, cette poire a l'air mûre.

Comparaisons
l'air fin et
l'air fine
elle a l'air fin = elle a la physionomie futée
elle a l'air fine = elle paraît svelte
l'air satisfait et
l'air satisfaite
elle avait l'air satisfaite = elle avait l'air d'être satisfaite
elle avait l'air satisfait d'une actrice ayant décroché le premier rôle
l'air las et
l'air lasse
elle avait l'air lasse = elle avait l'air d'être lasse
elle avait l'air las des gens grippés
l'air anxieux et
l'air anxieuse
elle avait l'air anxieuse = elle avait l'air d'être anxieuse
elle avait l'air anxieux d'une mère d'opéré

Pronominalisation de l'adjectif
La transformation
il a l'air d'être malade
il en a l'air est tout à fait normale, mais la transformation
il a l'air malade
il en a l'air est impossible.

Construction réduite prédicative
elle s'en va, pour revenir encore, indifférente à la boue, l'air distraite (Schlumberger)
je trouvai Albertine l'air assez intimidée à la place d'implacable (Proust)
Air de rien est une locution adverbiale invariable.

Comme avec
sembler et
paraître, l'observateur de
avoir l'air s'exprime par un objet indirect :
tu ne m'as pas l'air malade.

L'emploi prédicatif locatif du verbe
avoir

Les propositions
Pierre est à ma droite
et
j'ai Pierre à ma droite
expriment le même fait. La seconde version présente ce fait sous la perspective du sujet. Une application analogue du verbe
avoir qui permet de présenter un fait de la réalité objective comme un fait vécu subjectivement :
mon frère est malade
j'ai mon frère qui est malade.
Les deux versions sont aussi apparentées grammaticalement : la seconde est la version transitive de la première. Dans la première version, à ma droite est le complément prédicatif du verbe prédicatif intransitif être. Dans la seconde version, à ma droite est le complément prédicatif du verbe prédicatif transitif avoir. Le verbe avoir n'exprime pas la possession : il remplit une fonction prédicative locative. L'expression prépositionnelle à ma droite qualifie le verbe avoir non pas comme adverbe circonstanciel, mais comme complément prépositionnel corrélé avec l'objet direct.

Il y a un nombre pratiquement infini d'expressions prépositionnelles qui peuvent occuper la position de complément prédicatif locatif de
avoir.
à la boutonnière
à la place du cerveau
à sa droite
à sa gauche
à sa portée
à ses gages
à ses trousses
à son actif
au bec
au bout de la langue
au bout des doigts
au bout du fil
au cul
au dos
au poing
autour des reins
autour du cou
aux fesses
contre lui (il a les ouvriers contre lui)
dans l'âme
dans l'estomac
dans la poche
dans la tête
dans le dos
dans le gosier
dans le pantalon
dans le pif
dans le regard
dans les talons
dans les tripes
dans sa valise
dans son portefeuille
dans son sac
en aversion
en banque
en charge
en dépôt
en estime
en exécration
en haine
en horreur
en magasin
en mémoire
en mépris
en réserve
en sa garde
en sa possession
en sa puissance
en stock
en vénération
en vue
entre les dents
entre les mains
fourré dans sa poche
jusqu'à la gorge
jusqu'aux genoux
ouvert à la page 123
présent à l'esprit
sous la main
sous le coude
sous les yeux
sous ses ordres
sous son autorité
sur l'épaule
sur la conscience
sur le bras
sur le cœur
sur le dos
sur les lèvres

On vient de voir que les deux propositions
Pierre est à ma droite et
j'ai Pierre à ma droite expriment le même fait.
La construction prédicative locative transitive remplit deux fonctions :

La version transitive permet de présenter un rapport locatif objectif sous la perspective subjective du sujet :
j'ai Pierre à ma droite. Le locuteur prend le rapport locatif à son compte.
On peut dire il a une nombreuse famille sur les bras, mais pas *il y a une nombreuse famille sur ses bras. On peut dire il a les nerfs en pelote, mais pas *ses nerfs sont en pelote. On peut dire il a l'estomac dans les talons, mais pas *son estomac est dans ses talons. Les pronoms possessifs étant bannis, c'est le verbe avoir qui sert à exprimer l'idée de possession.

Sujets inanimés
la maison a une nappe de pétrole en dessous
notre immeuble a une école en face

Locutions à objet direct figé
avoir du pain sur la planche
avoir du plomb dans l'âme
avoir du vague à l'âme
avoir l'esprit ailleurs
avoir la mort dans l'âme
avoir les larmes aux yeux
avoir le cœur sur la main
avoir les larmes aux yeux
avoir les nerfs en pelote
avoir les yeux dans sa poche
Avoir avec un participe passé et un syntagme prépositionnel
j'ai de l'argent déposé à la banque
j'ai le Grand Robert installé sur mon ordinateur
j'ai un trésor caché dans le jardin
Les expressions déposé à la banque, installé sur mon ordinateur et caché dans le jardin sont des compléments prédicatifs.
Notons que les temps composés prennent leur source justement dans l'emploi du participe passé comme complément prédicatif de
avoir :
j'ai ma brebis tondue
j'ai tondu ma brebis. Le passé est vivant. Voir un phénomène analogue à la page connexe
Verbes multistructurels - avoir - rubrique
Avoir - le quasi-passé-composé.